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Histoire

 

 

 

 

 

 

 

Comme en bien d’autres endroits, la légende locale attribue la construction de la première chapelle d’Aubel à un seigneur égaré à la chasse dans l’épaisse forêt qui couvrait la région à cette époque lointaine et retrouvant son chemin à l’invocation de Saint Hubert, le patron des chasseurs.

Quoi qu’il en soit, le nom d’Aubel apparaît pour la première fois en 1248 sous la forme de Able. Sans doute doit-on voir dans ce nom le « albula » latin, « la petite (rivière) blanche ». Quoi de plus normal, en un endroit où le calcaire abonde ?

Sans doute en ce XIIe – XIIIe siècle, le territoire d’Aubel, de plus en plus peuplé, se détache-t-il du ban de Fouron pour constituer un nouveau ban avec cour de justice de laquelle on appelait à la Haute Cour de Fouron-le-Comte. Au milieu du XIIIe siècle, l’agglomération est suffisamment développée pour avoir en son sein un prêtre desservant la chapelle dédiée à Saint Hubert. Ce n’est toutefois qu’en 1395 qu’il prend le titre de curé d’Aubel.

Au XVIIe siècle, le ban d’Aubel se classe déjà de longue date parmi les plus importants du pays de Dalhem. Aussi les Aubelois demandent-ils à leur souverain l’autorisation de tenir marché chaque semaine en leurs murs. L’octroi est accordé le 28 août 1630, consacrant ainsi la vitalité du vieux bourg. Et quelques temps après sa création, le marché apparaît déjà comme le centre le plus important du commerce de grains, en même temps qu’il sert d’exutoire pour les laitages du cœur du pays de Herve.

Mais voilà, les guerres incessantes avec les Provinces-Unies obligent le roi d’Espagne, notre souverain, à se procurer des finances. Ainsi met-il en vente les droits de « seigneur haut justicier » dans nombre de villages. Et c’est le 30 mars 1643 que Philippe IV engage, puis vend la seigneurie d’Aubel à Jean-Rodolphe d’Imstenraedt, seigneur de Mheer. En 1668, la seigneurie passera aux barons de Loë. Le dernier seigneur d’Aubel est d’ailleurs le baron Gérard de Loë-Imstenraedt.

De ces temps reculés, les Aubelois ont conservé un grand nombre de constructions. Une des plus remarquables est certes le « Vieil Aubel », antique bâtisse du XVIe siècle, restaurée en 1700. Le pignon possède des étages en colombage percé de petites baies typiques.

Les châteaux d’Altena et de Gorhez sont quant à eux de beaux exemples de demeures de la bourgeoisie rurale d’ancien régime. Le premier date de 1620 et marque par sa robustesse, ses douves, ses mâchicoulis et sa porte en plein cintre en retrait dans un rectangle où venait se relever le pont-levis. Le second fut érigé en 1767 : ses lignes sont plus fines et sa structure de style Louis XIV, plus élégante. On retrouve ici tout le bonheur de vivre du XVIIIe siècle !

Un événement marqua encore l’histoire d’Aubel : c’est le complot contre l’occupant français. Réunis nombreux dans la nuit de 8 au 9 février 1799 dans la ferme du Stroevenbosch, les conjurés devaient surprendre un détachement français en quartier d’hiver au Bois-Rouge. Hélas, les Français, avertis grâce à une trahison, déjouèrent le complot en faisant irruption dans la ferme. Des six prisonniers, quatre furent exécutés derrière la porte du rempart Léonard à Liège le 7 avril 1799.

Thomas Lambiet, historien.